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08/06/2013

La couse du rat

La course du rat

La plupart des hommes ne sont-ils pas comme des rats, des souris ou des hamsters ? Depuis l’enfance, ils vivent en cage. Une cage dorée pour certains, une minorité, pour les autres, la grande multitude, de petites cages exiguës. C’est l’espace dans lequel ils se meuvent, mais c’est aussi la petite surface exploitée de leur cerveau. Et dans ces bulles, ils travaillent sans relâche. Ils sont comme des rats, ils dépensent une grande énergie pour faire tourner la roue. D’où peut être l’expression « Être fait comme un rat ». Ils s’accordent quelques pauses et repartent sans réfléchir dans le même cul-de-sac. La roue doit tourner ! Des industries produisent des aliments complets qu’on leur livre maintenant directement dans leurs cages. Pas le temps de prendre le temps. Les humains cherchent à courir comme les autres, jouent le rôle de la compétition pour obtenir quelque gratification – une meilleure cage peut-être- une once de pouvoir qui leur parvient du haut de la pyramide. Ils sont aliénés. Il s’agit d’un voyage au bout de la nuit*, dans un tunnel mal éclairé.

 Et si l’homme, plaçant en cage une souris, pouvais y voir le sens même de sa propre limitation ?

 

« J'allais m'en aller. Mais trop tard ! Ils avaient refermé la porte en douce derrière nous les civils. On était faits, comme des rats. »

Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

18:49 Publié dans Survie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : course, rat

02/10/2011

Irkoutsk

Pour faire passer les examens du DALF, je suis allé à Irkoutsk. J'ai logé à l'obchéjitié de l'Académie d'Economie, dans la chambre luxe...enfin, presque luxe.

Un soir, dans un café-restaurant où la patronne était aimable comme une porte de prison et la carte inutile puisqu'il n'y avait pas la moitié de ce que je voulais consommer, j'ai écrit ceci :

 

            Pourquoi les femmes d'Irkoutsk, y compris les jeunes, portent-elles des chapeaux de fourrure d'un autre âge, d'un autre temps, d'une autre époque, à mes yeux. Des chapeaux en forme de gros mollusques des mers chaudes, en forme de coquille d'escargot géant d'un monde perdu. Des mollusques en fourrure dont seule la tête serait visible. Dans "Mollusque" j'entends "molle" et tout cet ensemble mou répondrait au téléphone portable, dans la rue.

            Pourquoi est-ce que je dis que la province c'est sympathique? Il y a des restaurants à moitié vides, avec des duos, des trios de femmes seules sans homme. Il y a des faciès mongoloïdes, aux cheveux gras, affaissés par la servitude. Où est la fierté des cavaliers des steppes? Celle du chasseur Bouriate, du pisteur Nanaï ? Il y a des serveuses abruties et incultes qui ne voient pas plus loin qu'un verre de bière, et servant au son d'une musique trop forte et informe. Et toutes ces étudiantes qui déambulent dans les couloirs d'une Université linguistique sans vie?

            La sortie au Baïkal était encore pour moi l'occasion de vivre un rêve : marcher sur le lac gelé. Presque un kilomètre sur la glace. Le lac est comme une batterie qui nous délivre de l'énergie, c'est fabuleux. On s'éloigne de la berge, pour contempler la terre ferme il faut marcher sur l'eau. Celle-ci est gelée, certes, mais on marche sur l'eau. Cette énergie nous allège, nous revigore. Par la suite, la maison de repos avec le sauna et le dîner "très arrosé" est très sympathique. Mais, je rentre au foyer dans un état lamentable. Je vomis toute la nuit et je me rends à l'aéroport dans un  état délabré.

 

J'aurai eu ce privilège de me baigner dans l'eau du Baïkal.

 

C'est ainsi que j'aime la Russie