13/06/2025
Je me prépare au retour
Je réponds à un collègue.
Je te lis.
Et puis, le soir même, je branche les infos.
« Meurtre d’une surveillante »… et quoi d’autre ce soir ? Une fusillade ? Une agression ?
Et ensuite, on me demandera, les yeux pleins d’enthousiasme :
« Alors, content de rentrer en France ? »
Et là, je me surprends à penser que oui, j’ai vécu dans une forme de dictature — sourde, pesante parfois, absurde souvent —
mais sans meurtres dans les écoles.
Là où les adolescents que croise mon épouse dans la cage d’escalier lui disent bonjour et ôtent leur chapeau.
Un geste d’un autre âge, peut-être.
Là où je peux oublier mon téléphone sur le coin d’une table de restaurant, et le retrouver deux heures plus tard, posé avec soin par le serveur.
Là où une jeune femme peut sortir d’un spectacle à 22 heures, marcher seule, sans frisson de peur dans le dos.
Mais aussi… un système éducatif à bout de souffle, rongé par le contrôle, l’autoritarisme, les faux-semblants.
Là-bas, trop. Chez nous, plus du tout.
Et alors je me demande :
Où est passé le juste milieu ?
S’il existe encore quelque part — ou s’il faut désormais apprendre à marcher sur une ligne de crête, les yeux ouverts, sans illusion mais sans renoncement non plus.
De Minsk, un soir de juin 2025, un goût âcre me remonte au moment d'écrire
Erkin JON - Homme libre
17:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
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