21/06/2025
Je te lis
Et puis, le soir même, je branche les infos.
« Meurtre d’une surveillante »… et quoi d’autre ce soir ?
Une rixe ? Une agression ? Une fusillade peut-être.
Et ensuite, quelqu’un, avec un sourire sincère, me demandera :
« Alors, content de rentrer ? »
Et là, je me surprends à penser que oui,
j’ai vécu dans un pays lourd, parfois étouffant, absurde à sa manière…
mais sans effraction dans les écoles,
sans cette violence diffuse qui s’invite jusque dans les lieux d’apprentissage.
Là où les jeunes, même désœuvrés, baissent la tête pour dire bonjour,
où un téléphone oublié attend patiemment son propriétaire,
où marcher seule le soir ne fait pas lever la tête ou serrer les clés dans sa poche.
Mais là aussi — un système figé, suradministré, vidé de son élan,
où le contrôle a remplacé la confiance,
et où l’on joue à la modernité comme à un théâtre sans spectateurs.
Là-bas, trop.
Ici, plus assez.
Et entre les deux, une ligne de crête.
Alors je me demande :
Existe-t-il encore un équilibre ?
Ou faut-il simplement apprendre à avancer autrement,
sans céder à la peur ni à l’amnésie,
sans illusions, mais sans renoncement non plus ?
Un soir de juin, quelque part à l'Est,
ce goût âcre, à l’heure d’écrire.
Erkin JON – Homme libre
22:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
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