Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/05/2024

Refus

Velimir Khlebnikov

Poète russe (Tundutovo 1885 – Santalovo 1922).

Un sublime poète russe à connaître

Refus

J'aime bien mieux

Regarder les étoiles

Que signer un arrêt de mort

J'aime bien mieux

Ecouter la voix des fleurs chuchotant

C'est lui

Si par le jardin je passe

Que de voir les fusils tuer

Ceux qui veulent ma mort

Voilà pourquoi jamais

Jamais

Je ne serai celui qui gouverne.

 

Autre texte :

Quand les chevaux meurent ils soufflent,
Quand les herbes meurent elles sèchent,
Quand les soleils meurent ils s’éteignent,
Quand les gens meurent ils chantent des chansons.

 

L'Univers enfoncé

Camarades !
Vous voyez le crâne intelligent de l’univers
Et les tresses noires de la Voie lactée,
Qu’on appelle parfois la route de Batû.
Nous poserons des échelles
Jusqu’au fort des étoiles,
Nous abattrons, comme des guerriers, nos boucliers, nous enfoncerons
Les murs du crâne intelligent de l’univers,
Nous foncerons forcenés comme des fourmis dans la souche pourrie, chantant la mort, à l’assaut des leviers du cerveau,
Et nous forcerons cette poupée divine, aux yeux qui brillent la nuit,
A bouger les bras,
A lever les yeux.
Là où les rouages suintant l’huile
Meuvent le cerveau,
Où les roues, les moues –
Vous me verrez sur le cuir à rasoir
Limant la volonté première –
Prêtre de la casse et du vol,
Brisant les verrous sacrés.
Ciel et scie ! Quelle rencontre,
Quel rendez-vous au bal des mots.
Nous en ferons une poupée !
Nous la forcerons à rouler les yeux
Et même à dire papa-maman.
A l’abordage des grands leviers !
Nous ferons du ciel
Une poupée qui parle.
Enfants de la grande idée
Suivez-moi !

https://diacritik.com/2017/10/12/entretien-avec-yvan-mign...

 

 

Les Etats-unis ont déserté l'Ukraine

Les américains ont déserté, sacrifié l'Ukraine.

Il faut brider Zelensky pour qu'il ne s'attaque pas au territoire russe. Il ne faudrait pas que le prix du pétrole augmente au détriment des propriétaires de gros 4x4.

Ils le paieront, c'est sûr. Formulons le voeu que l'UE ne paie pas aussi la facture de la couardise, de l'attentisme, de la tergiversation, de la crainte, de la paresse, de la peur, de l'engorgement, de la confusion, de la sidération, de la bêtise, de l'inculture, de l'infantilisme, de la vulnérabilité, de l'inconsistance, de la victimisation, de l'incapacité, de l'impréparation, du manque de stratégie, de la lamentation, du manque de rêveries héroïques, de l'obsession de la bouffe et du pinard, de l'insatisfaction, de la plainte, de la forfaiture, de la soumission, de l'usurpation, du misérabilisme, de la lâcheté, de la démission, des façades, du laxisme, de l'abdication, de la faiblesse, du ramollissement, de l'auto-centrisme, du consumérisme, du ronronnement béat, de l'illusion, de l'autisme collectif, de l'aveuglement, de la compromission, de l'endormissement, de la jouissance immédiate, de la plainte, de la frilosité généralisée, de la commisération permanente, de l'empathie obligatoire, de l'aventure virtuelle, des jeux vidéo-pizza-soda, de l'assurance généralisée, de l'affliction cultivée, des tourments médiatisés, des confessions larmoyantes, de la pleurnicherie, de la facilité, de l'excuse, de l'apitoiement sur soi, du narcissisme, de la douleur mise en scène, de la surdité collective, de l'incompétence généralisée, de l'imposture victimaire, de la culture grincheuse, de la geignardise, du traumatisme, des outrages professionnels, de la judéophobie, du culte du Rambo moscovite décati...

Il y a soixante ans, à Léningrad

Il y a soixante ans, à Léningrad, le poète Joseph Brodski (1940-1996) était condamné pour parasitisme à 5 ans de relégation avec travail forcé dans la région d'Arkhangelsk, sur la mer Blanche.


- Et qui a décidé que vous étiez poète?
- .../... Et qui m'a dit humain?
Extrait du sténogramme de l'audience de 1964:
- Et quelle est votre spécialité professionnelle?
- Je suis poète. Poète traducteur .
- Et qui a décidé que vous étiez poète? Qui vous a dit poète?
- Personne. (sans sollicitation) Et qui m'a dit humain?
- Et vous avez fait des études pour?
- Pour quoi?
- Pour devenir poète. Vous n'avez pas essayé d'aller à l'université, là où l’on enseigne, là où l'on apprend... .
- Je ne pensais pas que cela vînt de l'éducation .
- Et ça vient de quoi, alors?
- Je crois que... (troublé) … ça vient de Dieu.
(Audience du tribunal du district Dzerjinski, Léningrad. Premier procès de Joseph Brodski, 1964)

----------

Pour ceux qui lisent le russe


Судья Савельева: А вообще какая ваша специальность?
Бродский: Поэт. Поэт-переводчик.
Судья: А кто это признал, что вы поэт? Кто причислил вас к поэтам?
Бродский: Никто. (Без вызова). А кто причислил меня к роду человеческому?
Судья: А вы учились этому?
Бродский: Чему?
Судья: Чтобы быть поэтом. Не пытались кончить Вуз, где готовят... где учат...
Бродский: Я не думал, что это дается образованием.
Судья: А чем же?
Бродский: Я думаю, это... (растерянно)... от Бога...
(Заседание суда Дзержинского района города Ленинграда
Первый суд над Иосифом Бродским, 1964)

09/04/2024

"C'est compliqué"

L'extrait d'un ouvrage déjà à lire durant le confinement, il est encore valable à l'heure ou des dizaines de "spécialistes" expriment leur logorrhée d'incertitudes et de platitudes à longueur de journée sur les chaînes de désinformation !

« L’objectif et les moyens développés ici sont clairs : malmener un certain lexique français, vilipender ce dont il est à la fois le facteur et le stigmate, à savoir l’agonie du bien-dire et de l’échange réel dans une France ahurie et poltronne…»

«  C’est compliqué » est sur toutes les babines. Pour un oui, pour un non, en lieu et place d’un lexique vivant et éloquent.
Morte, la négociation épineuse : « C’est compliqué. »
Morte, la rupture déchirante : « C’est compliqué. »
Mort, le match difficile : « C’est compliqué. »
Morte, la longue procédure : « C’est compliqué. »
Morte, la perturbation météo : « C’est compliqué. »
Mort, le devis détaillé : « C’est compliqué. »
Morte, la situation dangereuse : « C’est compliqué. »
Mort, l’imbroglio juridique : « C’est compliqué. »
Mort, le déménagement lointain : « C’est compliqué. »
Morte, la grève perturbatrice : « C’est compliqué. »
Morte, l’architecture sophistiquée : « C’est compliqué. »
Mort, le menu varié : « C’est compliqué.  »Morte, la tâche ardue : « C’est compliqué. »
Morte, la structure élaborée : « C’est compliqué. »
Morte, l’explication embrouillée : « C’est compliqué. »
… »

 Loïc Madec. « Les Français malades de leurs mots. »

« © 2018, Éditions Favre SA, Lausanne 

05/04/2024

Les grands cimetières sous la lune, Bernanos

J'ai beaucoup aimé la Russie. J'y ai vécu et travaillé. Mais plus la Russie d'aujourd'hui, celle de Poutine et des cerveaux lessivés.

Un pamphlet de Bernanos s'applique bien à la situation actuelle.

Ça vous embête de m’écouter parler si longtemps des imbéciles ? Eh bien, il m’en coûte, à moi, d’en parler ! Mais il faut d’abord que je vous persuade d’une chose : c’est que vous n’aurez pas raison des imbéciles par le fer ou par le feu. Car je répète qu’ils n’ont inventé ni le fer, ni le feu, ni les gaz mais ils utilisent parfaitement tout ce qui les dispense de penser par eux-mêmes. Ils aimeront mieux tuer que penser, voilà le malheur ! Et justement vous les fournissez de mécaniques ! La mécanique est faite pour eux. En attendant la machine à penser qu’ils attendent, qu’ils exigent, qui va venir, ils se contenteront très bien de la machine à tuer, elle leur va comme un gant. Nous avons industrialisé la guerre pour la mettre à leur portée. Elle est à leur portée, en effet.

Les grands cimetières sous la lune, Bernanos

 

22/02/2014

Science-fiction soviétique et ex-soviétique

Russkaya Fantastika 

Toujours pour les amateurs de science-fiction, mais cette fois d'origine soviétique ou ex-soviétique (écrivains des ex-républiques de l'URSS). 

http://www.russkaya-fantastika.eu/

 

Actuellement 

La Russie continue à produire de nombreux films de SF, qui bien souvent ne n'arriveront pas jusqu'en France, mais tant pis, cela ne nous empêchera pas de vous en parler. D'autant plus que ce qui s'annonce pour 2014 et 2015 pourrait bien être prometteur.

24/12/2013

Chanson cosaque

Chant cosaque du groupe Бабкины внуки (Babkini vnouki)

Cliquez sur titre en russe ci-dessous pour visionner la vidéo 

Бабкины внуки

Не для меня придёт весна, 

Не для меня Дон разольётся, 
Там сердце девичье забьётся 
С восторгом чувств – не для меня. 

Не для меня цветут сады, 
В долине роща расцветает, 
Там соловей весну встречает, 
Он будет петь не для меня. 

Не для меня текут ручьи, 
Журчат алмазными струями, 
Там дева с чёрными бровями, 
Она растет не для меня. 

Не для меня придёт Пасха, 
За стол родня вся соберётся, 
"Христос воскрес" из уст польётся, 
Пасхальный день не для меня. 

Не для меня цветут цветы 
Распустит роза цвет душистый. 
Сорвешь цветок, а он завянет 
Такая жизнь не для меня 

А для меня кусок свинца, 
Он в тело белое вопьётся, 
И слезы горькие прольются. 
Такая жизнь, брат, ждёт меня.
 

Traduction française : 

Non pour moi le printemps viendra, 
Non pour moi le Don se répandra, 
Là le coeur de jeune fille se tapira 
Avec le ravissement des sentiments – non pour moi. 
  
Non pour moi fleurissent les jardins, 
Dans la vallée le bois s'épanouit, 
Là le rossignol rencontre le printemps, 
Il chantera non pour moi. 
  
Non pour moi coulent les ruisseaux, 
Gazouillent par les courants de diamant, 
Là la vierge avec les sourcils noirs, 
Elle grandit non pour moi. 
  
Non pour moi Pâques viendront, 
Pour la table la parenté tout se réunira, 
"Christ воскрес" des bouches coulera, 
Le jour de Pâques non pour moi. 
  
Non pour moi fleurissent les fleurs 
La rose congédiera la couleur odorant. 
Tu arracheras la fleur, а lui завянет 
Une telle vie non pour moi 
  
А pour moi le morceau de plomb, 
Il au corps blanc s'enfoncera, 
Et les larmes amères se répandront. 
Une telle vie, le frère, m'attend.
 

02/10/2011

L'étincelle du destin

L'étincelle du destin

Ci-devant l'éternel
L'univers précieux nous renvoyait, l'un
Vers l'autre destin
Sans rien, apparemment, de commun
Jusqu'à la rencontre
Le verbe fit que deux étincelle du divin
Se mirent à partager le même festin
Le chemin étant tracé
A l'encontre, nul ne pouvait aller
Si bien fait, que
De Samarkand à Nijni
de la Loire à la Volga
Nul obstacle
Pas même un oracle
N'eut pu interférer
Ni ralentir ce qui devait s'accentuer

33fbc8527d83c22aef0e7a87e2ce1cd0.jpg

Une journée à la colonie pénitenciaire

Une journée à la colonie pénitentiaire pour adolescent de Neve

Le 06 décembre 1999

Russie

              Quand le jour s'est levé sur la colonie nous étions au chaud dans le bureau du directeur. Au dehors, le site était cristallisé par le givre. Le camion garé depuis la veille devant l'entrée du bâtiment suscitait l'intérêt de tous, et brisait déjà quelque peu l'inertie installée avec l'hiver. Car ici, que peut-il se passer ? La colonie est "posée" sur une colline, à l'écart de la petite ville de Nevel. Presque un bastion isolé, un poste militaire aux confins d'un territoire désertique. Autour, c'est vide !

 

            Le directeur, un nouveau, était anxieux, inquiet de recevoir une délégation de l'Ambassade de France. Enfin , je ne sais quel raison lui fit décider, soudain, qu'il fallait visiter les lieux. Il y a l'extérieur et l'intérieur. Là, comme presque partout en Russie, les installations sont en briques et paraissent plus anciennes qu'elles ne le sont. L'extérieur, c' est le lieu de travail du personnel, c'est la chaufferie qui fonctionne au charbon, c'est l'entrepôt et c'est l'immeuble pour les familles du personnel administratif et des gardiens. Je ne peux m'empêcher de penser que les enfants du personnel vivent aussi un peu en prison. L'intérieur, c'est une grande enceinte avec un premier mur couvert de barbelés et une clôture de barbelé à 5 mètres de distance. Pour entrer, il faut franchir un sas avec des doubles portes.

            Notre visite commença par le petit bâtiment de l'infirmerie. Les quelques malades présents se mirent au garde-à-vous. Ils attendaient, assis sur les lits, sans un livre. le médecin parla de quelques cas de tuberculose qu'il ne pouvait soigner sur place. Puis, nous visitâmes l'école. Celle-ci ressemble à toutes les écoles vétustes de province. Au premier étage (à la russe) une équipe lavait le sol à genoux, serpillière à la main. Un adolescent détenu chargé de l'escalier se présenta à nous par les chaussures : sur celles-ci, nom et numéro de matricule étaient peints en blanc. Les professeurs sont des femmes motivées et chaleureuses et elles enseignent le même programme permettant de recevoir le diplôme de fin d'études secondaires. Pour aider à la réinsertion, rien n'est inscrit sur ce document quant à la peine purgé par l'adolescent. Certains "élèves" se souvenaient de la mission précédente. Beaucoup sont emprisonnés pour vols avec récidives...2, 3, 5 ans et même 9 ans pour un jeune d'une quinzaine d'année. Pour une telle peine, il ne s'agit plus de vol. Inutile de poser la question. L'histoire douloureuse de chacun pourrait se lire dans les yeux, sur le corps. Les crânes rasés permettent la lecture des coups reçus dans leur vie d'avant l'emprisonnement. Certains sont visiblement mieux ici que dans leur famille. Ils mangent à leur faim et apprennent à lire et à écrire.

            Ensuite, nous devions visiter les deux immeubles, identiques dans leur conception, où sont situés les chambres, les sanitaires et les salles de loisir. Les jeunes sont par chambrées de 30. L'espace est tellement limitée qu'il ne peut y avoir de table de chevet entre les lits. Pas d'armoire personnelle. Une pièce est équipée de grandes tringles pour y suspendre les effets civils. La télévision est présente dans de grandes salles munies de bancs. Une petite pièce où trône un samovar permet la pause thé ou café. "Les petits sachets de café et de soupe emballés par nos soins seront utiles" dit Frédérique. Je me dis aussi que les quelques livres en russe que j'ai apportés iront enrichir et renouveler le choix dans la petite bibliothèque.

            Sachez que les détenus fabriquent eux-mêmes, quotidiennement, 300 pains et participent à la cuisine collective. Un autre grand bâtiment est consacré à la formation professionnelle. Initiation à la mécanique, plomberie rudimentaire, travail du métal pour fabriquer des outils de jardinage, cordonnerie afin réparer les chaussures défaillantes.

En ce qui concerne la livraison des colis, voici ce que je peux en dire car cela s'est déroulé très vite :

 

            Ils marchèrent au pas et en cadence jusqu'à l'école. Ils se rangèrent, groupe par groupe dans le hall, sous l'oeil vigilant des gardiens. Nous distribuâmes à chacun un colis, non sans avoir précisé que malgré les différentes tailles le contenu était le même. Tout se passa très vite, mais je lisais dans les regards et dans les réactions des jeunes et des gardiens que notre opération apportait, sinon du bonheur, au moins du réconfort en cette fin d'année. J'ajouterais, pour terminer, que les jeunes semblaient correctement traités par des gardiens qui se comportaient humainement.

Irkoutsk

Pour faire passer les examens du DALF, je suis allé à Irkoutsk. J'ai logé à l'obchéjitié de l'Académie d'Economie, dans la chambre luxe...enfin, presque luxe.

Un soir, dans un café-restaurant où la patronne était aimable comme une porte de prison et la carte inutile puisqu'il n'y avait pas la moitié de ce que je voulais consommer, j'ai écrit ceci :

 

            Pourquoi les femmes d'Irkoutsk, y compris les jeunes, portent-elles des chapeaux de fourrure d'un autre âge, d'un autre temps, d'une autre époque, à mes yeux. Des chapeaux en forme de gros mollusques des mers chaudes, en forme de coquille d'escargot géant d'un monde perdu. Des mollusques en fourrure dont seule la tête serait visible. Dans "Mollusque" j'entends "molle" et tout cet ensemble mou répondrait au téléphone portable, dans la rue.

            Pourquoi est-ce que je dis que la province c'est sympathique? Il y a des restaurants à moitié vides, avec des duos, des trios de femmes seules sans homme. Il y a des faciès mongoloïdes, aux cheveux gras, affaissés par la servitude. Où est la fierté des cavaliers des steppes? Celle du chasseur Bouriate, du pisteur Nanaï ? Il y a des serveuses abruties et incultes qui ne voient pas plus loin qu'un verre de bière, et servant au son d'une musique trop forte et informe. Et toutes ces étudiantes qui déambulent dans les couloirs d'une Université linguistique sans vie?

            La sortie au Baïkal était encore pour moi l'occasion de vivre un rêve : marcher sur le lac gelé. Presque un kilomètre sur la glace. Le lac est comme une batterie qui nous délivre de l'énergie, c'est fabuleux. On s'éloigne de la berge, pour contempler la terre ferme il faut marcher sur l'eau. Celle-ci est gelée, certes, mais on marche sur l'eau. Cette énergie nous allège, nous revigore. Par la suite, la maison de repos avec le sauna et le dîner "très arrosé" est très sympathique. Mais, je rentre au foyer dans un état lamentable. Je vomis toute la nuit et je me rends à l'aéroport dans un  état délabré.

 

J'aurai eu ce privilège de me baigner dans l'eau du Baïkal.

 

C'est ainsi que j'aime la Russie