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10/11/2024

Pleutrerie

Voilà un mot de la langue française qui s'applique particulièrement à la situation actuelle d'abandon de l'Ukraine face à la Russie poutinienne par les Etats-Unis et l'Union européenne.

* Dans l'article "PLEUTRE,, subst. masc. et adj."
I. − Subst. masc. et adj. (Homme) sans dignité et sans courage. Synon. capon (vieilli), couard, dégonflé (pop.), lâche, poltron; anton. brave, courageux, vaillant.Pleutres hypocrites qui proposaient des compromis entre le juste et l'injuste, offensant ainsi le juste dans ses droits et l'injuste dans son courage (A. France, Île ping., 1908, p.309).Le père cornélien que M. Lenormand saluait dans Fils de Personne est devenu un pleutre qui accepte d'exposer son enfant pour sauver sa peau (G. Marcel, Heure théâtr., 1959, p.52).
II. − Adj. Qui marque la lâcheté, le manque de courage. Il y a dans la soumission quelque chose de pleutre et d'ignoble (Gide, Journal, 1933, p.1173).
 
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Pleutre + CNRTL

28/05/2024

Refus

Velimir Khlebnikov

Poète russe (Tundutovo 1885 – Santalovo 1922).

Un sublime poète russe à connaître

Refus

J'aime bien mieux

Regarder les étoiles

Que signer un arrêt de mort

J'aime bien mieux

Ecouter la voix des fleurs chuchotant

C'est lui

Si par le jardin je passe

Que de voir les fusils tuer

Ceux qui veulent ma mort

Voilà pourquoi jamais

Jamais

Je ne serai celui qui gouverne.

 

Autre texte :

Quand les chevaux meurent ils soufflent,
Quand les herbes meurent elles sèchent,
Quand les soleils meurent ils s’éteignent,
Quand les gens meurent ils chantent des chansons.

 

L'Univers enfoncé

Camarades !
Vous voyez le crâne intelligent de l’univers
Et les tresses noires de la Voie lactée,
Qu’on appelle parfois la route de Batû.
Nous poserons des échelles
Jusqu’au fort des étoiles,
Nous abattrons, comme des guerriers, nos boucliers, nous enfoncerons
Les murs du crâne intelligent de l’univers,
Nous foncerons forcenés comme des fourmis dans la souche pourrie, chantant la mort, à l’assaut des leviers du cerveau,
Et nous forcerons cette poupée divine, aux yeux qui brillent la nuit,
A bouger les bras,
A lever les yeux.
Là où les rouages suintant l’huile
Meuvent le cerveau,
Où les roues, les moues –
Vous me verrez sur le cuir à rasoir
Limant la volonté première –
Prêtre de la casse et du vol,
Brisant les verrous sacrés.
Ciel et scie ! Quelle rencontre,
Quel rendez-vous au bal des mots.
Nous en ferons une poupée !
Nous la forcerons à rouler les yeux
Et même à dire papa-maman.
A l’abordage des grands leviers !
Nous ferons du ciel
Une poupée qui parle.
Enfants de la grande idée
Suivez-moi !

https://diacritik.com/2017/10/12/entretien-avec-yvan-mign...

 

 

Les Etats-unis ont déserté l'Ukraine

Les américains ont déserté, sacrifié l'Ukraine.

Il faut brider Zelensky pour qu'il ne s'attaque pas au territoire russe. Il ne faudrait pas que le prix du pétrole augmente au détriment des propriétaires de gros 4x4.

Ils le paieront, c'est sûr. Formulons le voeu que l'UE ne paie pas aussi la facture de la couardise, de l'attentisme, de la tergiversation, de la crainte, de la paresse, de la peur, de l'engorgement, de la confusion, de la sidération, de la bêtise, de l'inculture, de l'infantilisme, de la vulnérabilité, de l'inconsistance, de la victimisation, de l'incapacité, de l'impréparation, du manque de stratégie, de la lamentation, du manque de rêveries héroïques, de l'obsession de la bouffe et du pinard, de l'insatisfaction, de la plainte, de la forfaiture, de la soumission, de l'usurpation, du misérabilisme, de la lâcheté, de la démission, des façades, du laxisme, de l'abdication, de la faiblesse, du ramollissement, de l'auto-centrisme, du consumérisme, du ronronnement béat, de l'illusion, de l'autisme collectif, de l'aveuglement, de la compromission, de l'endormissement, de la jouissance immédiate, de la plainte, de la frilosité généralisée, de la commisération permanente, de l'empathie obligatoire, de l'aventure virtuelle, des jeux vidéo-pizza-soda, de l'assurance généralisée, de l'affliction cultivée, des tourments médiatisés, des confessions larmoyantes, de la pleurnicherie, de la facilité, de l'excuse, de l'apitoiement sur soi, du narcissisme, de la douleur mise en scène, de la surdité collective, de l'incompétence généralisée, de l'imposture victimaire, de la culture grincheuse, de la geignardise, du traumatisme, des outrages professionnels, de la judéophobie, du culte du Rambo moscovite décati...

Il y a soixante ans, à Léningrad

Il y a soixante ans, à Léningrad, le poète Joseph Brodski (1940-1996) était condamné pour parasitisme à 5 ans de relégation avec travail forcé dans la région d'Arkhangelsk, sur la mer Blanche.


- Et qui a décidé que vous étiez poète?
- .../... Et qui m'a dit humain?
Extrait du sténogramme de l'audience de 1964:
- Et quelle est votre spécialité professionnelle?
- Je suis poète. Poète traducteur .
- Et qui a décidé que vous étiez poète? Qui vous a dit poète?
- Personne. (sans sollicitation) Et qui m'a dit humain?
- Et vous avez fait des études pour?
- Pour quoi?
- Pour devenir poète. Vous n'avez pas essayé d'aller à l'université, là où l’on enseigne, là où l'on apprend... .
- Je ne pensais pas que cela vînt de l'éducation .
- Et ça vient de quoi, alors?
- Je crois que... (troublé) … ça vient de Dieu.
(Audience du tribunal du district Dzerjinski, Léningrad. Premier procès de Joseph Brodski, 1964)

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Pour ceux qui lisent le russe


Судья Савельева: А вообще какая ваша специальность?
Бродский: Поэт. Поэт-переводчик.
Судья: А кто это признал, что вы поэт? Кто причислил вас к поэтам?
Бродский: Никто. (Без вызова). А кто причислил меня к роду человеческому?
Судья: А вы учились этому?
Бродский: Чему?
Судья: Чтобы быть поэтом. Не пытались кончить Вуз, где готовят... где учат...
Бродский: Я не думал, что это дается образованием.
Судья: А чем же?
Бродский: Я думаю, это... (растерянно)... от Бога...
(Заседание суда Дзержинского района города Ленинграда
Первый суд над Иосифом Бродским, 1964)

24/12/2013

Chanson cosaque

Chant cosaque du groupe Бабкины внуки (Babkini vnouki)

Cliquez sur titre en russe ci-dessous pour visionner la vidéo 

Бабкины внуки

Не для меня придёт весна, 

Не для меня Дон разольётся, 
Там сердце девичье забьётся 
С восторгом чувств – не для меня. 

Не для меня цветут сады, 
В долине роща расцветает, 
Там соловей весну встречает, 
Он будет петь не для меня. 

Не для меня текут ручьи, 
Журчат алмазными струями, 
Там дева с чёрными бровями, 
Она растет не для меня. 

Не для меня придёт Пасха, 
За стол родня вся соберётся, 
"Христос воскрес" из уст польётся, 
Пасхальный день не для меня. 

Не для меня цветут цветы 
Распустит роза цвет душистый. 
Сорвешь цветок, а он завянет 
Такая жизнь не для меня 

А для меня кусок свинца, 
Он в тело белое вопьётся, 
И слезы горькие прольются. 
Такая жизнь, брат, ждёт меня.
 

Traduction française : 

Non pour moi le printemps viendra, 
Non pour moi le Don se répandra, 
Là le coeur de jeune fille se tapira 
Avec le ravissement des sentiments – non pour moi. 
  
Non pour moi fleurissent les jardins, 
Dans la vallée le bois s'épanouit, 
Là le rossignol rencontre le printemps, 
Il chantera non pour moi. 
  
Non pour moi coulent les ruisseaux, 
Gazouillent par les courants de diamant, 
Là la vierge avec les sourcils noirs, 
Elle grandit non pour moi. 
  
Non pour moi Pâques viendront, 
Pour la table la parenté tout se réunira, 
"Christ воскрес" des bouches coulera, 
Le jour de Pâques non pour moi. 
  
Non pour moi fleurissent les fleurs 
La rose congédiera la couleur odorant. 
Tu arracheras la fleur, а lui завянет 
Une telle vie non pour moi 
  
А pour moi le morceau de plomb, 
Il au corps blanc s'enfoncera, 
Et les larmes amères se répandront. 
Une telle vie, le frère, m'attend.
 

02/10/2011

L'étincelle du destin

L'étincelle du destin

Ci-devant l'éternel
L'univers précieux nous renvoyait, l'un
Vers l'autre destin
Sans rien, apparemment, de commun
Jusqu'à la rencontre
Le verbe fit que deux étincelle du divin
Se mirent à partager le même festin
Le chemin étant tracé
A l'encontre, nul ne pouvait aller
Si bien fait, que
De Samarkand à Nijni
de la Loire à la Volga
Nul obstacle
Pas même un oracle
N'eut pu interférer
Ni ralentir ce qui devait s'accentuer

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Irkoutsk

Pour faire passer les examens du DALF, je suis allé à Irkoutsk. J'ai logé à l'obchéjitié de l'Académie d'Economie, dans la chambre luxe...enfin, presque luxe.

Un soir, dans un café-restaurant où la patronne était aimable comme une porte de prison et la carte inutile puisqu'il n'y avait pas la moitié de ce que je voulais consommer, j'ai écrit ceci :

 

            Pourquoi les femmes d'Irkoutsk, y compris les jeunes, portent-elles des chapeaux de fourrure d'un autre âge, d'un autre temps, d'une autre époque, à mes yeux. Des chapeaux en forme de gros mollusques des mers chaudes, en forme de coquille d'escargot géant d'un monde perdu. Des mollusques en fourrure dont seule la tête serait visible. Dans "Mollusque" j'entends "molle" et tout cet ensemble mou répondrait au téléphone portable, dans la rue.

            Pourquoi est-ce que je dis que la province c'est sympathique? Il y a des restaurants à moitié vides, avec des duos, des trios de femmes seules sans homme. Il y a des faciès mongoloïdes, aux cheveux gras, affaissés par la servitude. Où est la fierté des cavaliers des steppes? Celle du chasseur Bouriate, du pisteur Nanaï ? Il y a des serveuses abruties et incultes qui ne voient pas plus loin qu'un verre de bière, et servant au son d'une musique trop forte et informe. Et toutes ces étudiantes qui déambulent dans les couloirs d'une Université linguistique sans vie?

            La sortie au Baïkal était encore pour moi l'occasion de vivre un rêve : marcher sur le lac gelé. Presque un kilomètre sur la glace. Le lac est comme une batterie qui nous délivre de l'énergie, c'est fabuleux. On s'éloigne de la berge, pour contempler la terre ferme il faut marcher sur l'eau. Celle-ci est gelée, certes, mais on marche sur l'eau. Cette énergie nous allège, nous revigore. Par la suite, la maison de repos avec le sauna et le dîner "très arrosé" est très sympathique. Mais, je rentre au foyer dans un état lamentable. Je vomis toute la nuit et je me rends à l'aéroport dans un  état délabré.

 

J'aurai eu ce privilège de me baigner dans l'eau du Baïkal.

 

C'est ainsi que j'aime la Russie