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14/08/2014

Le petit arbre

 Il y avait une fois dans la
  forêt un petit arbre couvert de
  feuilles aiguës. « Ah ! disait-il
  un jour, mes voisins sont
  heureux. Ils ont des feuilles
  qu'on se plait à voir. Les
  miennes sont comme des aiguilles.
  Personne n'ose m'approcher. Je
  voudrais être plus favorisé
  encore que mes voisins. Je
  voudrais avoir... des feuilles d'or. »
    
    La nuit vient ; le petit arbre
  s'assoupit, et le lendemain matin
  il est transformé. « Quel
  bonheur, s'écrie-t-il, me voilà
  couvert d'or ! Pas un autre arbre
  de la forêt n'a un vêtement
  pareil. »
    
    Mais à l'approche de la nuit
  arrive un vieux, avec de longues
  mains sèches, une grande barbe et
  un grand sac. Il jette autour de
  lui un regard craintif, et voyant
  que personne ne l'observe,
  détache les feuilles d'or, les
  met dans son sac et s'enfuit.

    « Ah ! dit le petit arbre, je
  regrette ces belles feuilles qui
  reluisaient au soleil. Mais des
  feuilles de verre pourraient être
  aussi brillantes. Je voudrais
  avoir des feuilles de verre. »
    
    Le soir, il s'endort, et le
  lendemain matin il est de nouveau
  transformé. A tous ses rameaux se
  balancent des feuilles de verre.

    « Ah ! dit-il, voilà une jolie
  parure. Mes voisins n'en ont pas
  une pareille. »
    
    Mais des nuages noirs
  s'amassent dans le ciel, le vent
  se lève, l'orage éclate, et
  toutes les feuilles de verre sont
  brisées.

    « Hélas ! murmure en soupirant
  le vaniteux petit arbre, il est
  bien élégant ce feuillage que
  j'ambitionnais, mais bien
  fragile. Mieux vaudrait un
  vêtement de bonnes feuilles
  vertes parfumées. »
    
    Le soir, le petit arbre
  s'endort, et le lendemain matin
  il est vêtu comme il l'a désiré.
  Mais l'odeur de ces feuilles
  fraîches attire les chèvres, qui
  viennent les ronger, et, en se
  dressant sur leurs pattes
  arrière, elles rongent jusqu'à la
  cime du petit arbre, et le
  laissent entièrement nu.
    
    Alors il reconnut la folie de
  ses orgueilleux désirs. Il
  regrette, en s'endormant le soir,
  ses premières feuilles, et le
  lendemain matin se réjouit de les
  voir reparaître sur ses rameaux.

    Elles n'ont point l'éclat de
  l'or, ni la lumineuse
  transparence du verre, ni
  l'attraction des plantes
  aromatiques ; mais elles sont
  solides, on ne viendra pas les
  lui prendre et il les gardera en
  toute saison.

    On veut souvent ce qu'on n'a pas.
  Ce que possèdent les autres
  déclenche chez nous l'envie
  et le manque.

    Mais nous pouvons nous
  concentrer sur nos forces au
  lieu de nos faiblesses, sur
  ce que nous avons au lieu de
  ce qui nous manque.

    C'est un des secrets du bonheur.


  D'après un texte de Xavier Marmier


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