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26/12/2015

Le Guetteur

Abilly, village du sud de la Touraine
2025
-25 °

La lumière blafarde du jour qui se lève peine à traverser les vitres givrées. Le poêle que je viens de ranimer à l’aide de quelques bûches, réchauffe lentement la pièce. Au dehors tout est silencieux et si quelque être humain venait à s’approcher, je ne manquerais pas d’entendre ses pas faire craquer la neige. Qui viendrait ? Un sous homme, mutant survivant de la catastrophe ? Ils ne s’approchent plus des habitations de ceux qui contrôlent encore les machines, le feu et l’électricité et ce qui reste de la médecine. La foudre des armes s’abat sur eux sans pitié. On ne peut plus les sauver et leur contact physique nous détruirait. La maladie est affreuse. D’ailleurs mes armes sont à portée de main. J’ai toujours un couteau à la ceinture.

Un compagnon des Krav commandos lancerait d’abord un signal connu du réseau.

Dans la zone interdite, cette maison est tout ce qui reste de mon passé. Cette époque encore vivable, même avec la crise. Les grandes villes ne sont plus que ruines; surtout les banlieues. Seuls les villages et les petites villes ont été épargnés car les habitants ont fui sans se battre. Nous avons réussi à protéger plusieurs sites en y laissant certains d’entre-nous dont la tâche est de surveiller et d’entretenir tout ce que nous avons pu sauver de l’ancienne civilisation : Bibliothèques entières, médicaments, essence, matériel de mécanique, d’électricité et d’électronique, vaisselle, outillage, générateurs, éoliennes, véhicules de toutes sortes, armes et même des cliniques et un hôpital.

Alors, je viens ici quand j’ai besoin d’être seul pour prendre des décisions. Je me sens bien. J'ai de quoi chauffer. Et puis, il faut bien passer rendre visite à ceux qui sont restés, les Guetteurs de la région. Le puit fournit toujours de l’eau potable et j’ai aménagé une pompe à main qui fonctionne de l’intérieur. Une petite éolienne me fournit l‘électricité pour l’éclairage et la radio qui permet le contact. Autant dire que le téléphone a cessé de fonctionner assez rapidement avec la catastrophe. Au moins, il a été relativement facile de monter quelques antennes ou d’utiliser les antennes de l’ancienne Gendarmerie pour relancer un réseau de communication par la radio.

Je suis devenu un compagnon des Krav commando, un nomade. Ma base est dans le massif central. C’est là que nous avons pu monter le centre principal de la résistance, regrouper le maximum de matériel, d’hommes et de femmes valides. Tous travaillent à reconstituer et sauvegarder ce qui vient du passé et qui mérite de l’être. Je me déplace en Buggy. Un petit véhicule léger qui permet de s’échapper en tout terrain en cas de besoin ; de plus, c’est silencieux et ça consomme peu d’essence. Je ne peux pas emmener beaucoup de matériel, mais je connais bien les caches aménagées par les compagnons sur tout le territoire. La région contrôlée correspond à tout le grand ouest, elle englobe le centre jusqu’à Nevers et descend jusqu’en Lozère.

 

10:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)